#citation

J’ai plutôt la sensation que toutes les cellules de mon corps bruissent, s’inclinent vers ces myriades de pétales enflammés. Je me sens étourdi, incapable de me concentrer et de conserver ma sérénité. Pendant toute cette période, la perception des fleurs de cerisier ocvupe un coin de mon cœur. Une image délirante de l’archipel m’obsède alors : les fleurs de cerisier se propagent, envahissent tout le Japon, telles des bactéries pathogènes. D’innombrables gens au visage inexpressif, sans yeux ni rien, se bousculent, grouillent sous ces arbres, et une sorte de folie passagère traverse le pays…

Daido Moriyama / Mémoires d’un chien p. 132