Dernier jour

La fin du mois d’août a des accents d’automne à ces latitudes — on n’est pas loin du cercle polaire. Je me rappelle la chanson de Nino Ferrer, la mélancolie de l’air et du soleil évoque un mois de septembre ou d’octobre en Provence.

Des parents promènent leurs minots. Il n’y a pas à tortiller, l’enfance est une autre planète. Ça se trahit à leur gestuelle, leur façon de marcher, etc. À six, sept ans ils commencent à atterrir, avant ça ils sont en lévitation dans une bulle d’observation.

Ce moment, pour lequel je suis reconnaissant au Ciel, est couronné d’un déjeuner de roi composé de chawarma, falafels, jus pressés de citrons et grenades, en provenance de chez Bekitzer — le meilleur cuisinier de petits plats de rue que je connaisse.

Le Musée de l’Ermitage

Mon enthousiasme immédiat a été douché en trente minutes. Le syndrome du musée m’a étouffé, étreint, traîné au bord du malaise : j’ai dû évacuer les locaux.

Ça me tombe dessus plus vite dans les très grands musées, mais je ne peux effectuer de séjours prolongés dans aucun temple de la culture, à vrai dire. À mon grand regret, je finis par me sentir enfermé par l’accumulation de chefs-d’œuvres.

Avant de partir, j’ai demandé à une jeune guide du musée si certains jours étaient moins fréquentés, ça pourrait atténuer les symptômes. Mais non.