Ici et là

© Boyan Drenec

Les russes ne sourient pas. Mais on en rencontre facilement d’amicaux, aimant bien bricoler des phrases avec leur anglais, même approximatif. C’est là que les applis de traduction ont du bon. Là on est à Kafema, mon « atelier » local, et ce sont des étudiants, en mécanique ou ingénierie navale. La vie tourne beaucoup autour de la mer à Vladivostok. Curieusement, je pense souvent à Brest (Finistère) ici. Une port militaire, un climat pluvieux, du béton gris, des marins en uniforme dans les rues de la ville, une architecture austère, l’extrémité orientale/occidentale d’un pays…

L’île Russkyi

© Boyan Drenec

© Boyan Drenec

© Boyan Drenec

© Boyan Drenec

© Boyan Drenec

Kodak Portra 400 ASA

Le pont du « Golden Gate », une station service où on est servis par un pompiste, et le Musée des Patriotes, où vous pouvez aussi tirer sur une cible avec un AK-47 — si vous ne vous pointez pas vers la fermeture.

Qui t’es toi ? Qu’est-ce que tu manges toi ?

© Boyan Drenec

Cette photo est malheureusement une des plus dégueulasses techniquement que j’ai jamais obtenues. Malgré de nombreuses retouches elles reste ignoble. Je l’ai cependant conservée pour son sujet : jamais je n’avais vu un renard si peu farouche — il était à environ 1m50 de moi, j’étais accroupi et je photographiais au jugé, l’appareil à 30 cm du sol. Cliquez sur l’image pour voir le fichier original (avec le même recadrage, mais en couleur).

Un peu plus loin, une mère et son fils ont donné au renard un morceau de banane. Il l’a reniflé et a assez imperturbablement pissé dessus.

La jetée

© Boyan Drenec

© Boyan Drenec

Kodak Portra négatif couleur 400 ASA

Cette petite jetée est normalement condamnée, son revêtement en béton étant endommagé. Mais le grillage qui la ferme est déchiré et c’est un lieu de rendez-vous de pêcheurs, d’étudiants, de selfistes ou que sais-je… C’est souvent assez fréquenté en fin de journée, quand le soleil se couche.

Bilan argentique

Depuis un mois que je me suis mis à la pellicule photo argentique, il est temps de faire un bilan, et je vais commencer par le négatif (sans mauvais jeu de mots) :

— Ça ralentit indubitablement la production d’images. On pourrait débattre de la nécessité du « slow » dans une époque de « fast » barbare, mais je suis quand même frustré d’avoir fini de traiter aussi vite mon lot de photos. Et mon retard alors ? Hein ? Comment je vais faire pour accumuler du retard dans le traitement de mes photos maintenant ? Sortir plus et faire plus de photos ? Hm…

— La dépendance vis-à-vis d’une boutique de photographie pour le développement et le scan. Et encore, j’ai la chance d’en avoir une à 20 mètres de la maison qui me fait le combo pour 530 roubles par pellicule. Cependant, je lui ai demandé de me faire des « flats scans » avec un max d’info et sans pré-traitement au niveau du scan mais il ne veut pas. Tout est automatisé pour une efficacité et un rendement maximum. Si je veux voir le côté plein du verre, il a accepté de me faire des scans en tiff à 48 bits de profondeur de couleur, ce qui m’assure une plus grande marge de retouche et de récupération des images.

Quand au positif :

— La qualité numéro 1 de l’argentique est indiscutable et frappante : c’est l’aspect « chaleureux » de la texture des images. Ces mondes étranges et science-fictionnesques à la périphérie de notre champ de vision, c’est quand même ce grain particulier qui les évoque avec le plus de force. Voilà quelque chose qui m’embêterait presque un peu, à dire vrai. Si je veux sérieusement exploiter cette veine, il va falloir que je résolve le problème du développement et du scan. Développer soi-même n’est pas insurmontable, et j’ai commencé à regarder des vidéos didactiques sur internet qui montrent comment faire. Le scan ne sera pas une étape anodine non plus, mais là aussi, on peut trouver des guides sur le web. L’ensemble représente pas mal de travail en plus, mais c’est faisable. La question reste en suspens, est-ce que ça en vaut la peine ? Surtout dans la mesure où je n’ai pas fait le tour du numérique — on en est même loin.

Vladivostok

© Boyan Drenec

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© Boyan Drenec

© Boyan Drenec

Fin de pellicule, je brûle ma dernière cartouche : je dégaine l’iPhone. La meilleure appli de photo que j’ai trouvé s’appelle Raw! Photo. Elle est la seule permettant de facilement récupérer les négatifs numériques RAW sur son ordi.

Kafema

© Boyan Drenec

© Boyan Drenec

Kodak Ektar 100 négatif couleur

Mon « atelier » préféré est le Kafema. Son défaut : un wifi inutilisable (page strictement en russe à renouveler toutes les demi-heures avec des mots de passe que je ne sais pas où aller chercher), doublé d’une assez faible réception de la 4G. On fait avec.

Pourquoi je reviens tous les jours ? Leurs cafés filtres sont excellents.