Musée International du Manga de Kyoto

© Boyan Drenec

Il est évidemment frustrant d’être entouré de mangas qu’on est incapable de lire, mais j’ai aussi vu au Musée International du Manga de Kyoto une intéressante expo sur la bande dessinée québécoise, depuis le tout début du XXe siècle à nos jours — avec de surcroît des commentaires traduits en français. Dans une salle de lecture de mangas pour enfants, où il est nécessaire d’enlever ses chaussures, il y avait des albums géants qui mesuraient jusqu’à environ 80 cm sur 50 cm ! Le seul que je connaissais était Les trois brigands de Tomi Ungerer. On pouvait aussi y voir une belle collection de Babar, écrits entièrement en hiragana et katakana, ce qui en fait la meilleure des méthodes pour se familiariser avec ces alphabets. À noter aussi l’expo Entre illusion et réalité, de trois mangaka femmes : Nishitani Yoshiko, Ohya Chiky et Hatsu Akiko. J’ai été frappé par un choix esthétique de Nishitani Yoshiko : elle dessine à ses personnages des yeux immenses remplis d’étoiles. C’est déconcertant de radicalité. Toutes les demi-heures, un spectacle de kamishibai est proposé au public : une jeune femme racontait une histoire et amusait le public en s’aidant d’un tableau et de panneaux illustrés. Elle était animée d’une énergie assez impressionnante, et le statut de gaikokujin qui était censé me protéger dans un cocon d’incommunicabilité ne m’a pas été d’un grand secours quand il a fallu dire tout haut et de façon intelligible d’où je venais, comment dire « bonjour  » et « je vous aime » en français, pour qu’elle puisse le faire répéter à toute la petite salle.

Les mangas sont consultables sur place, et c’est truffé de lecteurs partout. On est quelque part entre le musée et la bibliothèque (sans prêt). J’aurais aimé montrer plus de choses mais la seule chose qu’il est autorisé de photographier est le symbole du musée, le Phénix, oiseau de feu d’Osamu Tezuka.

À la boutique, je me suis acheté un t-shirt de Godzilla.