Je suis allé voir le Lac des cygnes au Théâtre du Bolshoï (le Grand Théâtre, en russe), composé par Piotr Ilitch Tchaïkovski. Les gens bien habillés, la salle extraordinaire et l’éclairage chaleureux sont certainement pour quelque chose dans l’excitation ambiante, mais c’est sur la scène que ça se passera vraiment. Les décors sont immenses, on a parfois sur scène une troupe de plus de cinquante danseurs et ballerines, tous plus aériens ou puissants les uns que les autres.
Sans rien connaître de ce ballet, je saisissais malgré tout quelques uns des enjeux du drame. C’est la force du récit purement visuel dans un pays dont on ne parle pas la langue. Il y a là une façon de construire un récit qui ne repose pas sur les mêmes principes que le récit narré. Musique, décors, danse, ou mime, dans une débauche de maîtrise technique et d’effets visuels, parviennent à créer une sympathie pour des personnages, une émotion forte.
À la fin de l’histoire je suis parti avec regret, j’aurais aimé prolonger mon séjour dans ce monde féerique.